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>>>>>>en haute def

Yan Céh.._Ta défini(f)tion de "crevard"?

Th.Th._J'en ai plusieurs. La plus courte : "Less than punk". C'est même le sous-titre du fragment intitulé "Crevard" p.107 de mon baise-sollers (jeu de mot avec "best-seller" NDLR). C'est celui qui n'en finit pas de crever à sa faim, à ses désirs, à sa vanité mais il n'arrive pas à (en) crever véritablement. Il trouve toujours un alibi pour assouvir sa soif, ses faims matérielles (charnelles et spirituelles). Le crevard est un être hypersocial sur-vivant à lui même dans une society qui veut le faire taire. Il devient alors par défaut soit une victime (SDF, bouc émissaire-martyre anonyme) ou au contraire, le système médiatique en fait une rock star. Bela Lugosi is dead et Courtney Love is alive avec du collagène. Une autre définition (et celle-là, clôt mon anti-best-seller) "crevard = s'exposer d'une façon prou(s)t-moderne sur l'écran de son propre blog2merde". Le dictionnaire donne "pauvre petite chose fragile". En opposition éthique à "crevard", je mets "crevure", ce que je dois être finalement mais si "le vrai est un moment du faux" comme dit Debord via Chloé Delaume en préface dans son livre "Corpus Simsi alors tout cela n'est pas aussi simple car il y a deux "TH" qui forment l'entité2merde médiatique "THTH" et comme il est inscrit sur mon blason "Be my Ennemy / Each sees his own side but no other" je suis alors mon propre ennemi et je me dois alors pour mon ascèse médiatique (spamouraï / dandysm is dead avec les H(L)&M) de me voir comme j'apparais dans le Miroir de mon écran, un Autre complètement différent, mon antithèse. J'ai fait programmer un jour un morphing monstrueux de moi et de Jim Profit (personnage de sitcom Bret Easton Elisienne à moins qu'il ait vu le jour avant "American Psycho"...) / Crevard : rester vivant sans mourir à l'Autre maquillé alors.

> 2- pour toi, Guy Debord égale quoi?

Debord = moine alcoolique ! çà aussi c'est dans mon baise-sollers mais je n'ai rien lu de lui, seulement le titre de son best-Zeller "Société du Spectacle" et une phrase dans le dernier chapitre de "Ma Mauvaise Réputation", sur la liberté du vol ou plutôt de l'emprunt d'éléments dans les oeuvres d'autres artistes d'où ma pratique compulsive du détournement de citaFions que je signe anonymement d'abord par "Nobody after ..." Debord par exemple pour "L'info est un moment de frais"et à la fin du procès-suce, je signe "THTH". Le no copyright des situs c'était un peu l'idée émergente du copyleft en 2005, du remix et de la partouze numérique mais à Debord, je préfère le dandy ultime Jacques Rigaut, plus politique-esthétique (comprendre poétique opératoire). Lui, il a été radical (une balle) et a fait moins iech' tout le monde avec sa vanitas.

> 3- le web a-t-il changé ta vie ?

Littéralement, socialement et littérairement (sexuellement en un mot). Je me suis servi du web pour gatecrasher les portes de ma percepFion. J'ai rencontré bcp de monde et fédérer avec le SDH plus de 3400 solitudes interactives. Le web est un catalyseur d'énergie sociale, une interface cybperpunk-postmondaine, un centrifugeur atomique de styles cannibales, de paroles vaines mais éclatantes, une magnifique makina de poésie kaotik, un salon littéraire désincarné, une galaxie de T.A.Z. qui ricochent sur les Trous Noirs, un HP à st Germain des Prés... un bordel au Nirvanna connecté, un lieu de rencontres pour créatures invisibles, un défouloir de moines-terroristes, un champ de bataille pour guerre médiatique, un ring d'hommes politiques sous sérum de vérité, le plus grand club échangiste du monde bref un chef d'œuvre sans artiste.

> 4- crois-tu encore à l'amour ?

Sujet vaste comme le web.... oui et je le vis chaque jour... paradoxalement c'est un combat sans pitié avec le meilleur et le pire de soi-même et avec ce que nous donnent ou re-prennent les autres (aimés ou détestés) et finalement ce que nous lègue l'existence : çà débouche parfois sur des redditions temporaires et partielles de nos zones d'ombres, l'explosion des refoulements de notre société ou les attentats terroristes du destin qui nous explosent à la gueule.... Plus localement, j'ai trouvé un oxymoron pour désigner mon couple que je forme avec Marjo-Lain : je l'ai nommé le Lov'Corp. Je porte un badge de mon lov'corp. sur mon perfecto noir "Disapproved by alibi-art"... le lov'corp est un idéal de vie à deux boosté d'une réalité sociale hybride celle du travail relationnel à deux dans la Society (en fait dans le Lov'corp. : on est cinq : moi et mon ego + elle et son ego + l'ego de notre amour) de la construction et de la réussite à deux toujours mais idem, paradoxalement cette corporation amoureuse qui peut rapporter gros en terme de bonheur et en valeur ajoutée pour nos individualités re-liées, peut aussi déposer le bilan comme une valeur en bourse qui se scratche. Une dernière chose... l'amour c'est le seul endroit où l'ego se doit de se taire et faire profil bas... OK à part au lit et à table aux repas de famille. L'amour reste un laboratoire d'apprentissage parfois explosif d'où souvent peuvent sortir des elixirs, des poisons, des téléportations in-con-grues.... bzzzzzzz.... bzzzzzzzzzzz..... passe moi la bombe chérie. (il cite son film préféré d'amour "La Mouche" NDLR)

> 5- "médiatique", ça rime avec quoi ?

Hypocalyptique ! pouvoir, vanité dans mon cul !!! Vanitas Vanilla Rectum for ever and ever with the fever.

> 6- entre le Syndicat et le Casse, que se passe-t-il ?

Formation d'une caisse noire, une black-c4$h-box... une boite d'émulation de partages et de ressentiments interconnectés d'où surgissent parfois des lapins Donnie Darko, la caisse noire du SDH est une boite à Pandore sociale mais je suis moins hype que David Copperfield. Ah ah ah.

> 7- l'art : est-ce une réponse ou une question ?

Quand il est au Zénith de sa vanité : les deux en même temps. Une mise en abyme d'où surgissent des formes de vie, habituellement elles sont en plastok - il faut bien bouffer - moi j'ai une préférence de crever ma faim sur papier. Le sang c'est mon encre noire. Je fais souvent du boudin comme Journiac sinon j'ai commencé avec un tampon rouge alibi-art à Bercy.

> 8 - un avis sur Houellebecq ?

Sincèrement je le plains... enfin plutôt son chien. J'ai beaucoup aimé "Rester Vivant" qui est une manière de définir l'activité anti-littéraire du "Crevard"... Il a avoué à Laure Adler - cette snobe à la ramasse - sur ARTE, préférer écrire de la poésie que des romans. Pour info il commence à peine à blogger sur son site... c'est un djeun Michel ! Je pense qu'il écrit des romans parce que la poésie, ça paye pas sa/les pûtes(s).

> 9- l'avenir de la France ?

Le même qu'il y a 10 ans mais en pire.

> 10 - le futur du sexe ?

Le mariage à 5.

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Interview probablement publiée dans le prochain numéro d'UPSTREET